dimanche 11 juillet 2010

A Bruges aussi, il y a des cactus ... aïeaïeaïe ouïe aïeaïeaïe ! (dixit J.Dutronc)

Rappelons tout d'abord l'origine de ce superbe weekend B&Q auquel j'ai eu le plaisir de prendre part il y a quelques semaines ... Fin mai, en faisant ma veille sur les évènements folkloriques immanquables en Europe, le nom du « Cactus Festival » retient mon attention (ceux qui me connaissent savent que j'ai une relation compliquée avec ce type de plantes cf. http://doudouetkiki.blogspot.com/2008/07/jour-9-fahrenheit-106.html ). Cet événement se déroulant à Bruges en Belgique, je fais immédiatement suivre à nos 2 ptits ch'tis préférés. Je reçois 2j après un mail court mais efficace : « Réserve ton weekend. Bingo! » ;o)
De mon côté, le weekend débute vendredi midi à Toulouse par une course de véloose (oui le vélib de la ville rose a un joli nom) vers la gare, un bout de train jusqu'à Carcassonne, de bus jusqu'à l'aéroport puis d'avion vers Charleroi. Je retrouve Candice puis nous tentons de sortir du labyrinthe constitué par les différents parkings de l'aéroport avant de rallier la France (en admirant quelques beaux chantiers fièrement indiqués par la pilote) et de retrouver Ben au fameux cocon blanc. Après un repas 100% ch'ti à base de maroilles fondu, potjevleesch, et chicons, on se remet de nos émotions dans le très agréable patio du white cocoon autour d'un dernier verre au clair de lune.
Samedi matin, petit déjeuner en forme de réunion d'état major pour planifier le weekend dans le (décidément très très agréable) patio avant de prendre la route direction la Belgique. Nous passons à Aalter, une petite ville une vingtaine de kms avant Bruges dans laquelle se trouve notre hôtel pour ce soir. L'hôtel Capitole est assez concept étant donnée que l'établissement abrite aussi le cinéma de la ville...notre chambre est à quelques mètres de la cabine du projectionniste et les bobines de Sex and the City 2 sont prêtes pour ce soir apparemment... Nous rejoignons ensuite le Minnewater Park au sud de Bruges où se déroule le (bien nommé?) « Cactus Festival ».
Ambiance très sympathique à l'intérieur où nous observons la jeunesse flamande particulièrement festive ! Le son blues psychédélique du groupe canadien Black Mountain nous rappelle à nos bons souvenirs nord-américains ... Quelques attractions intéressantes agrémentent le festival, notamment un robot humain (un mec déguisé) enfermé dans un cube qu'il faut piloter pour le faire ramasser et ramener les cadeaux qui l'entourent ... remplacer les machines par les humains, les belges ne font décidément pas comme les autres mais sont peut-être visionnaires après tout ... le résultat est vraiment marrant en tout cas! Petite pause afin de prendre des forces, conclue par une dégustation de pastèques (ceux qui me connaissent savent que j'ai un bien meilleur feeling avec celles-ci qu'avec les cactus). On se sent quand même assez dépaysé, par la grande proportion de blonds aux yeux bleus dans la foule d'abord mais surtout par le son de la langue flamande qui nous entoure depuis notre arrivée ... un vendeur m'a d'ailleurs sorti tout un monologue en flamand (j'ai eu le temps de lui dire 3 fois que je ne parlais qu'anglais et français...) ; d'ailleurs tout est écrit en flamand dans le festival et on a pas trop envie de parler français après les tensions régionalistes des derniers mois.
Évidemment la bière coule à flot autour de nous, mais ce qui nous intrigue le plus ce sont les petits gamins d'environ 6-8 ans qui sont embauchés pour ramasser les verres en plastiques vides et qui prennent leur boulot très au sérieux ... jusqu'à rester à l'affût en pistant les verres presque vides ! Ils sont hyper efficaces et enthousiastes, rien ne traîne sur le site du festival et on est jamais encombré d'un verre vide plus de quelques secondes ;o) Après Balkan Beat Box qui a mis un peu d'ambiance, voilà une des affiches du festival, un pan du patrimoine rock belge : K's choice. On fait un bond dans les 90's mais « I'm not an addict » fait toujours une grosse impression et la chanteuse reste très charismatique, surtout derrière sa guitare Flying-V. Une grosse averse nous empêche ensuite de voir Elvis Costello mais nous faisons la connaissance d'un luxembourgeois qui nous renseigne sur quelques moeurs flamandes et sur les meilleures bières à tester en nous mettant en garde contre le degré d'alcool de quelques unes, parfois relativement élevé, et qui écourte parfois les dégustations des touristes. Fin de la journée, on rentre passer la nuit au ciné d'Aalter.
Dimanche matin, on privilégie l'efficacité en tirant au maximum profit du petit-dèj offert par l'hôtel, pour ne pas avoir à faire d'autres arrêts aux stands dans la journée. Cela se traduit par un brunch gargantuesque...pour ma part (j'ai honte!) je remplis mes poches de capsules de nutella belge et de pâte de spéculoos (en vue du long retour en train entre Lille et Toulouse...) Vu le peu de temps dont nous disposons, nous décidons de louer des vélos pour visiter le centre-ville de Bruges. Très bon choix d'ailleurs puisque le cycliste est roi dans ces contrées nordiques, et il est très agréable (et pas dangereux) de se perdre dans les petites rues du vieux Bruges, de croiser les canaux et d'évoluer au milieu d'un patrimoine historique et culturel très dense (centre ville classé à l'UNESCO). La « Venise du Nord » mérite bien son surnom. Après un saut à la cathédrale St Sauveur, on rejoint la place du beffroi où est donné le départ d'une course à pied au même moment. Nous prenons un peu d'altitude en haut de la tour du beffroi après avoir gravi les 366 marches et s'être remémoré quelques scènes de l'excellent 'Bons baisers de Bruges'. Joli panorama depuis là-haut même si l'angle est limité par des travaux ; on aperçoit le chenal qui mène à la baie du Zwin et à la mer du Nord. Ce dernier (créé par un ras de marée) a bien contribué à l'essor commercial de la ville depuis le XIIème siècle.
Lèche-vitrine (presque au sens propre) devant des chocolateries, des magasins de bières ou de dentelles, puis dégustation tant attendue de la boisson locale. Pour cela nous nous perdons au fond d'une impasse, dans un bar qui tranche avec les endroits très touristiques des environs ... Au « De Garre », on est entouré de locaux (surement des habitués même) et l'endroit est authentique : une maison datant du Moyen-Age avec des patrons qui nous dévisagent au premier abord. L'espace d'un instant on se remémore l'épisode des « Matines brugeoises », durant lesquelles les flamands avaient débusqué et massacré un millier de français, trahis par leur accent à leur réveil le 18 mai 1302. Nous essayons donc de prendre notre plus bel accent anglais pour commander... finalement l'accueil est moins froid que prévu et le patron nous conseille la bière produite par l'établissement, banco! ... 20 minutes et quelques décilitres plus tard, Benjamin et moi nous sentons que notre tête est soudain très très lourde ... la bière locale est délicieuse mais redoutable et nous manquons visiblement d'entraînement par rapport aux autres clients (dont le physique a été sculpté par des années de pratique!) Nous n'attendrons pas le boléro de Ravel (diffusé dans le bar pour signaler la fermeture aux clients) car le temps presse.
Nous reprenons le vélo tant bien que mal pour nous mettre en route vers le béguinage. Dégustation de chocolats sur le chemin...Les béguinages abritaient autrefois des communautés autonomes de religieuses désireuses de se vouer à Dieu dans un cadre moins strict qu'un monastère. Ce courant spirituel et politique s'est très bien développé dans les Flandres, où les béguinages - particulièrement bien conservés - sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous croisons quelques soeurs dans l'enceinte du béguinage où des panneaux nous rappellent que le silence et le respect priment dans ce lieu si particulier. Il est déjà l'heure de quitter Bruges après ces quelques heures très agréables...mon train de 16h à Lille n'attendra pas... on se promet de revenir à une période moins touristique et de passer plus du temps à se perdre dans les ruelles moyenâgeuses...

Finalement, on aura pas vu un cactus du weekend...et c'est tant mieux [car je préfère les pastèques].

Message écrit par notre reporter toulousain, le bien nommé François le Chipmunk.

Pour voir les photos cliquez ici

2 commentaires:

  1. BnQ décernent à Francois dit le Chipmunks, la palme du message blog le plus long.
    Chapeau l'artiste !
    BnQ

    RépondreSupprimer
  2. Certes, on m'a souvent dit que j'étais pas assez concis...et j'ai tendance à disgresser...mais en même temps un weekend comme celui-là ça inspire ;o) !

    RépondreSupprimer